L'identification d'un pigment au blanc de titane revient souvent comme élément discriminant dans l'examen d'une œuvre d'art.
Ce pigment est en effet un pigment ajouté récemment à la palette des peintres.
Il peut se trouver sous plusieurs formes minérales (dont anatase et rutile). Stable, avec un bon pouvoir opacifiant, résistant aux UV sous sa forme rutile...
Il est aujourd'hui partout et contesté sous sa forme nanoparticulaire…
A l'annonce de l'identification d'un pigment au blanc de titane dans une œuvre antérieure à 1910, plusieurs questions reviennent souvent.
Voici la réponse à quelques-unes de ces questions:
Peut-on retrouver du blanc de titane dans une œuvre antérieure au XXe siècle ?
La réponse est non.
Mais...il est possible de retrouver des traces de l'élément titane dans un pigment à base de minerais comme les ocres contenant des oxydes de fer. Le scientifique ne rapproche alors pas ces traces de l’'élément de titane à la présence effective d'un pigment au blanc de titane.
Est-il possible qu'il provienne d'une restauration ou d'une pollution extérieure ?
La réponse est non.
Mais....le pigment au blanc de titane est effectivement largement utilisé de nos jours. Quand le scientifique conclut à la présence d'un blanc de titane ceci tient compte des examens visuels (sous différents éclairages, grossissement, sources de rayonnement...) et physico-chimiques (étude de la couche picturale dans son ensemble) ayant permis de s'assurer de la pertinence de la localisation de la zone étudiée et du prélèvement.
Si l'on étudie la forme du pigment de titane (anatase et rutile) cela permettrait de dater le tableau entre les années 1920 et 1930 ?
Cette question revient souvent. Oui, une des formes du blanc de titane (sous forme anatase) a été commercialisée avant l'autre (forme rutile).
Mais.....sa production est encore d'actualité de nos jours.
Il est cependant intéressant d'examiner le pigment dans son ensemble : quel est sa granulométrie ? est-ce un mélange ? Quelle charge contient-il ? etc....
Pour en savoir plus sur ce fascinant oxyde de titane :
- La societé chimique de France
- The Conservation and Art Materials Encyclopedia Online CAMEO
- Nicholas Eastaugh, Valentine Walsh, Tracey Chaplin, Ruth Siddall, Pigment Compendium, Elsevier Butterworth-Heinemann, Oxford, 2004
Et après 1950 ?
La granulométrie du pigment au dioxyde de titane s'est avérée être un outil précieux dans le monde de l'art pour révéler les faux tableaux des années post 1920. En analysant minutieusement la taille et la distribution des particules de dioxyde de titane utilisées dans la peinture, les experts peuvent déterminer l'authenticité d'une œuvre d'art. La synthèse des pigments et le développement de la chimie des couleurs à partir des années 1920 permet d'avoir des Jalons tout au long du XXe siècle et notamment le développement des pigmens sous forme nanoparticulaire.
Ainsi, grâce à cette analyse approfondie, les conservateurs et les experts en art sont capables de discerner les contrefaçons des œuvres d'art authentiques, préservant ainsi l'intégrité du patrimoine artistique mondial.
Quelle technique est recommandée pour identifier le blanc de titane ?
Les dernières années ont vu une évolution grandissante des techniques d'analyse : avec ou sans contact, par micro-prélèvement d'une centaine de micron, cartographie de l'ordre du micron....en fonction du contexte, de la matrice globale nous pouvons identifier la nature du pigment notamment par spectroscopie XRF, technologie LIBS, diffraction X, Microscpe électronique à balayage couplé EDX, spectrométrie RAMAN, infrarouge à transformée de Fourrier...:
Article rédigé Violaine de Villemereuil